Projet d’art vidéo
Les téléphones portables des années 90 à 2000 étaient fournis avec des sonneries “monophoniques” d’une grande simplicité, mais qui ont défini un environnement sonore caractéristique de cette époque.
Chargées de souvenirs, ces mélodies basiques révèlent un étrange paradoxe :
Le numérique à ses débuts, au lieux d’apporter une qualité accru, a favorisé la diffusion de sons et de musiques compressés, de mauvaise qualité. Sur les téléphones de seconde génération, la perte de qualité est poussée à son paroxysme: Les sonneries sont des mélodies MIDI monophoniques diffusées sur de minuscules “haut-parleurs”. C’est cette technologie, et ce phénomène que je souhaite souligner ici.
Le numérique altère d’une certaine façon les images et les sons. Avec la puissance grandissante des capteurs et des processeurs la qualité s’améliore tout de même, mais l’âme manque. Etrangement l’écoute de vieux vinyles de qualité, résultat d’une chaine de production entièrement analogique, fait ressentir les dimensions spatiales de la captation, indécelables sur du matériel numérique.
Ainsi, alors que les formats ne cessent de proposer une qualité toujours plus grande, imitant mal habilement le réel, les sonneries minimalistes des débuts semblent, quand on les écoute aujourd’hui, être habitées d’une chaleureuse simplicité presque honnête, presque analogique. L’électronique mise en oeuvre et le résultat produit sur ces antiques appareils étant très éloignés de l’électronique d’aujourd’hui et de sa tentation de singer le réel.
L’idée pour ce projet est de s’emparer de cette thématique et de proposer une série d’actions filmées sur fond de sonnerie. Chaque sonnerie devant inspirer une vidéo, une performance.
Des téléphones “anciens” seront collectés et des sonneries seront sélectionnées. La première série de film pourra être le résultat d’un atelier de création organisé sur un temps court. Un Week end ou une semaine.